La tristesse de Chii.

Lilith entra dans le salon rouge, intriguée par un petit bruit qui en sortait, comme un gémissement. Elle poussa la porte, et, ne voyant personne, fit quelques pas dans la pièce et la vit : la Gardienne des Damnés, recroquevillée dans un des larges fauteuils pourpres qui meublaient la pièce. Elle ne semblait pas l'avoir remarquée, complètement roulée en boule dans son fauteuil, et Lilith hésita un instant à rester ou à partir. Mais elle se reprit très vite, se disant que ce n'était pas très gentil de laisser quelqu'un tout seul alors qu'il se sent mal. Elle s'approcha donc du fauteuil, en tira un autre juste à côté, et s'assit dessus. Elle ne dit rien tout de suite, n'ayant tout simplement rien d'utile à dire, et se doutant que du charabia ne serait pas le bienvenue aurpès de la Gardienne. Elle se contentait d'afficher un mince sourire réconfortant, très léger, relevant à peine le coin de ses lèvres. Elle posa sa main sur celle de Chii, en signe de réconfort, et attendit qu'elle réagisse. Peut-être allait-elle la chasser, peut-être aussi qu'elle n'avait pas envie d'être seule. Tout était possible.

Chii sentit la présence de quelqu'un mais feignit ne pas l'avoir remarqué. Elle en fut tout de même obligée quand ce quelqu'un posa sa main sur la sienne. Elle redressa a tête et fusilla l'autre du regard. Mais ses yeux s'agrandirent quand elle constata que c'était Lilith. Son regard se figea et ses yeux se plissèrent. Elle tentait vainement de faire ressurgir la haine qu'il y avait en elle. Mais elle n'y parvint pas. Elle était trop triste, trop affligée pour ça. Elle se demandait pourquoi il n'y avait pas de repos éternel. Pourquoi il n'y avait pas un endroit où elle n'existerait plus? Les souvenirs de son vivant la hantaient et elle détestait le fait d'être Damnée. Elle laissa retomber sa tête sur son épaule. Soudain, elle se rendit compte qu'elle était en train d'abandonner. Elle qui avait toujours, ou plutôt jamais voulu abandonner. Stupéfaite par sa réaction, elle se redressa d'un coup, comme éléctrifiée. Et elle décida de questionner, reprenant son assurance et son arogance habituelles:

Pourquoi ne meurt onjamais vraiment?

Lilith réfléchit longuement à la question que Chii venait de lui poser. Ce n'était pas si simple, et elle-même n'était pas vraiment sûre d'en connaître la réponse. Pourquoi était un bien petit mot pour ce qu'il voulait dire, et, à son avis, il n'y avait pas de parce que à la question de Chii. C'était comme ça, et pas autrement. Personne ne pourrait jamais rien y faire.

-Tu sais, c'est ça la mort : tu es coupée de tout, de ta vie, ton ancienne vie. Tu n'as plus à t'en préoccuper, parce que la mort est un nouveau départ. Alors oublis tout, et recommence come tu l'entends, c'est toujours le mieux.

Alors qu'elle parlait ainsi, elle se disait qu'elle n'avait jamais oublié sa courte période de vie sur terre, que durant sa longue solitude elle avait toujours ressassé inlassablement la même haine envers ceux qui l'avaient chassée, toujours les mêmes propos, sans arrêt. Elle savait que c'était dur de se couper de tout, car elle-même n'y était pas arrivé. Mais il est aussi difficile de sauter du haut d'un pont ou de se tirer une balle dans la tempe, alors si on a envie de mourir, on peut aisément trouver facile d'amorcer un retour à zéro.

Chii plongea sa tête dans ses mains. Elle ferma les yeux. Soudain, une idée pour le moins étrange lui monta à la tête. Elle sauta rpidement sur ses pied, se dirigea vers une étagère, dans un coin, où étaient posés des objets de collections, dont...un couteau. Elle l'attrappa, sans plus faire attention à Lilith et se l'enfonça là où était son coeur de vivante, celui qui avait était ndurci par toutes les épreuves qu'elle avait subi, au point qu'elle n'en veuille plus. Pas une goutte de sang en gicla. Pas une douleur se fit ressentir. Rien. La plaie blache qui s'était ouverte dans sa poitrine se referma en quelques secondes. Elle écarquilla les yeux. Alors, c'était vrai, il n'y avait plus rien après. Cette révélation, bien qu'elle eut déjà été dite, fit l'effet d'une douche froide à Chii. Elle tourna la tête dans tous les sens, éberluée.

*Qu'est ce que je fous là? Avec elle? Qu'est ce que j'ai bien pu lui raconter?*

Dans son impuissance, sa folie, sa tristesse, Chii avait révélé ses faiblesses au grand jour? Et bien qu'elle respectât Lilith, elle ne désirait pas plus que ça que celle ci soit au courant de tout. D'un naturel désarmant, elle retourna s'asseoir dans le fauteuil, afficha un sourire méprisant et questionna:

Pardon, vous disiez?

Lilith regarda sans grand étonnement Chiiyoko se planter un couteau dans le coeur et la plaie se refermer instantanément. Elle avait essayé plusieurs fois ce genre de fin, chaque fois une plus grande déception l'envahissait. Mais c'était il y avait bien longtemps, et elle avait arrêté d'espérer bien des années auparavant.
Chii lui demanda ce qu'elle disait, mais elle préféra ne pas répéter. Elle ne l'avait as écoutée, et c'était peut-être mieux pour elle. Si elle avait besoin d'oublier, elle saurait le faire toute seule, c'était évident.

-Non, rien, ce n'est pas important...

Elle fit signe à la Gardienne de se rasseoir, préférant ne pas la voir se mutiler pour voir ses plaies se refermer instantanément. Elle savait combien c'était dur, mais elle savait aussi qu'il était encore plus dur de s'y faire.

-Lâche ce couteau... Chii, tu devras t'y faire, c'est fini !

En disant cela elle ne savait elle-même pas très bien de quoi elle parlait. Etait-ce la vie, la possibilité de se suicider ? Elle n'en savait pas grand chose, parfois elle parlait sans même savoir ce que voulaient dire ses paroles. Ca venait comme ça, c'est tout.

Aux paroles de Lilith, Chii comprit qu'elle ne lui avait rien caché. Dégoutée d'elle même, elle détourna la tête. Elle désirait changer de sujet. Alors elle lacha le couteau qui tomba sur le sol avec un bruit sourd, étouffé par la moquette. Puis elle rechercha les sujets qu'elle pouvait aborder avec Lilith. Quand elle en trouvât un satisfaisant, elle questionna avec un mépris poli:

Avez vous déjà rencontré le nouveau Damné?

Chii pensa que même si elle n'aimait pas les adultes, elle éprouvait un peu d'affection pour Dark, qui l'appelait Maitresse. Elle réprima un petit rire et interrogea Lilith du regard.

Hj: désolée, manque d'inspiration...^^"

Lilith regarda avec satisfaction le couteau tomber par terre avec un bruit mat et triste. Chii changea de sujet et elle se dit que c'était peut-être mieux, si elle n'vait pas envie de parler d'elle, mieux valait changer de sujet.

-Oui, je l'ai vu...

Elle réfléchit à sa rencontre avec le Damné, qui s'était faite étrangement dans un endroit étrange... Tout avait été étrange, jusqu'à la conversation qu'ils avaient eue.
Mais elle chassa ces idées avec un signe de tête; et sourit avec entrain à Chii.

-Alors, ça te fait quoi d'avoir enfin un subalterne ? Tu vas le maltraiter ou bien le guider vers le droit chemin ?

Elle avait dit ça sur le ton de la plaisanterie, bien sûr, mais se demandait sérieusement si la réponse était si évidente qu'elle l'avait pensé. Après tout, Chii était une Damnée, et son caractère ne paraissait pas apte à mener quelqu'un vers le "droit chemin". En même temps, elle ne la pensait pas complètement sadique. Mais elle ne la connaissait pas assez pour pouvoir se faire vraiment un avis...

Chii fixait Lilith, les sourcils froncés. Elle se demandait ce qu'elle allait répondre. En réalité, elle ne s'était jamais vraiment posé la question. Elle ouvrit la bouche pour répondre quand la porte s'ourvrit avec fracas et une fille entra. Rien qu'à la pureté qui émanait de la personne, Chii comprit que c'était une ange. Elle détourna le regard, ravala son dégout, et dit d'une froideur toutefois polie:

Non, vous ne nous dérangez pas. Asseyez vous.

Elle désigna un fauteuil à quelques pas du siens. Soudain, elle sursauta, car elle s'étonnait beaucoup d'être àpeu près aimable avec l'Ange. Elle décida de faire comme si de rien n'était et, se tournant vers Lilith, elle répondit:

En fait...je ne sais pas trop...

Elle détourna les yeux.

Je l'aime bien. Même si c'est un adulte.

Son dernier mot avait été craché avec une haine évidente mais cela ne la géna pas.

Donc, je compte le faire suivre ma route. Qu'il me suive. De toutes façons, il se comporte déjà presque comme un chien, ça ne devrait pas poser de problèmes!

Elle éclata d'un rire rauque et méchant. Cela l'avait d'abord frappé lorqu'il l'avait appelé maitresse mais elle s'y était faite et elle comptait s'en servir. Elle regardait autour d'elle avec curiosité quand elle se rendit compte que pour le moment, l'Ange n'avait pas eu le droit à la parole. Elle fusilla cette dernière du regard et questionna, s'adressant directement à elle:

Qui êtes vous?

Elle planta son regard violet dans les beaux yeux de l'Ange, de manière à la perturber le plus possible.

Lilith regarda l'Ange entrer avec un grand bruit, et lui sourit poliment, pour lui signifier qu'elle était la bienvenue.

-Comme un chien ? A ce point ? C'est bizarre...

Elle se rappela avoir discuté avec le Damné un peu plus tôt, et il lui avait dit qu'il subissait, toujours sans se plaindre. Ca s'accordait avec ce que disait Chii : si c'était unchien, il ne pouvait pas se plaindre. Mais pourquoi se comportait-il comme ça ?

[disoulée, j'ai pas l temps de faire plus long ^^"]

Aëlwynn s'était aprochée sans se formaliser du ton de la Damnée. Elle écouta l"histoire a laquelle elle ne comprenait pas grand chose. Lorsque la Damnée demanda qui elle était, elle la regarda avant de répondre et le regretta. Lorsque les yeux violet se plantèrent dans les siens, elle faillit lacher, puis se reprit avant de déclarer d'une voix neutre, commençant par une phrase completement inutile:

-Je suis une Ange, Gardienne des Ange en fait. Aëlwynn, Aëlwynn tout cours ajouta t'elle pour couper cours a des questions sur son nom.

Elle n'avait aucune envie de raconter son histoire à la Damnée, et demanda a son tour:

-Et Toi? Qui est-tu?

Chii faillit éclater de rires à la question de Lilith. Elle répondit, d'une voix rauque:

Oui, comme un chien. A ce point.

Puis elle lança un regard froid à l'Ange qui venait de parler. Elle répondit, avec une haine sans égale:

Je suis Chii, gardienne des Damnés.

Elle se racala dans son fauteuil. Elle continuait de fixer l'Ange et lui cracha d'ailleurs:

Ange, pourquoi es tu un Ange? Tu n'as rien que je puisse t'envier, et pourtant j'aurais aimé être mieux qu'une simple Damnée.

Lilith regardait à la suite la Damnée, puis l'Ange, puis la Damnée et à nouveau l'Ange... Elle avait presque l'impression de se trouver dans un de ces Westerns où deux cowboys se parlent presque poliment sur un ton qui insinue qu'ils voudraient bien étrangler l'autre... Elle était même sûre que si elle fermait les yeux et faisait un petit effort de concentration, elle pourrait sentir le soleil lui brûler le visage, le vent chaud passer sur sa nuque, et entendre le silence sinistre entrecoupé par le célèbre buisson mort qui traverse toujours ce genre de scène. Mais elle se contentaitde rêver les yeux ouverts, attendant le moment où une des deux jeunes âmes dégainerait son fusil et lancerait la première rafale. Mais rien ne se passait, et aucune des deux ne semblait se décider à étrangler l'autre, bien que leurs regards, surtout celui de Chii à vrai dire, montraient bien qu'elles ne faisait pas exception à la règle qui faisait que leurs deux classes se détestaient à un plus haut point. Elle ne savait pas trop quoi faire, mais se contenta de les regarder, silencieuse ; elle se trouvait presque de trop dans cette scène, mais ne les aurait laissées seules pour rien au monde.

Aëlwynn ne cilla pas lorsque la Damnée lui aprit qu'elle était gardienne. Elle jeta un coup d'oeil a l'autre esprit qui paraissait quelque peu...stréssée. Elle se promit de ne rien envenimer, et de garder ses opinions pour elle, mais lorsque la damnée lui adressa la parole a nouveau, elle ne put que revenir sur sa parole.

-Ange, pourquoi es tu un Ange? Tu n'as rien que je puisse t'envier, et pourtant j'aurais aimé être mieux qu'une simple Damnée, fit-elle.

-Je suis Ange parce que tu es Damnée, Je suis Ange parce que ce que l'on ma demandé de faire certaine chose, et que je les ai faites. Tu es Damnée parce que tu ne la pas fait. mais sans ange, pas de damnés, pas de damnés, pas d'ange. Ce n'est pas un cadeau, crois moi. Je me tromperait un jour, et alors je perdrai mon role a jamais, toi aussi tu te trompera, mais ce ne sera rien par rapport a ce que tu as fait, avant...

Elle se tut un moment, les yaux fixés dans ceux de la Damnée.

Chii crispa ses mains sur les acoudoirs. Mais elle ne put se retenir plus longtemps et se leva brusquement. Ses yeux violets pétillaient de fureur et de tristesse à la fois. Son coeur lui faisait très mal, bien qu'il ne batte plus. Elle hurla:

Je ne ma suis jamais trompée! J'ai fais ce qui étais le mieux! Ce que les humains disent, c'était nul! J'ai bien fais de ne pas le faire! Toi tu le faisais comme un chien fidèle à son maître, sans aucun amour propre.

Ses bras étaient tendus le long de son corps et elle tremblait de fureur. Il lui paraissait évident que l' Ange avait eu un meilleur passé qu'elle et elle n'en revenait pas. Au bout d'un long moment de silence, elle se rassit et détourna son regard contrarié.

Lilas l'écouta parler, puis dit avec froideur avant de ce diriger vers le bar...

-Tu ne connais rien de mon passé, tu na pas jugé les gens, et ce n'est pas en réagissent comme sa que tout va s'arrenger.

Elle marcha vers le bar et commanda deux verre d'alcool avec 80% d'alcool, ell revint et tandis le vers a la damnées...

-Tiens c'est le meilleur c'est le meilleur truc quand on a le cafard...

Elle alla s'assoir et bu petite gorgée par petite gorgée